
Un audio inédit de Cédric Jubillar, enregistré à son insu quelques heures après la disparition de sa femme Delphine, a été diffusé lors du procès ce mardi 30 septembre. Dans cet enregistrement, l’accusé tient une conversation informelle au cours de laquelle il évoque déjà Delphine au passé, ce qui a suscité de vives réactions. Cette diffusion a apporté un nouveau tournant au procès, soulevant des interrogations sur l’attitude de Cédric après la disparition de son épouse. L’audio, qui pourrait avoir un impact important sur la suite des débats, renforce l’image d’un homme qui semble se détacher rapidement de sa compagne disparue, un élément troublant aux yeux des enquêteurs et de l’opinion publique.
Un enregistrement surprenant. Au sixième jour du procès de Cédric Jubillar, un enregistrement audio inédit a été diffusé devant la cour d’assises du Tarn. Capté à son insu 33 heures après la disparition de sa femme Delphine, le peintre-plaquiste trouble par son ton et sa posture décontractée.
Le 17 décembre 2020, un jour et demi après la disparition de Delphine Jubillar, son cousin et un de ses frères se rendent chez Cédric, à Cagnac-les-Mines. L’un d’eux active discrètement un dictaphone. La conversation qui en ressort durera une vingtaine de minutes. Installé dans sa cuisine, Cédric se confie sans se douter qu’il est enregistré. Il y raconte que leur couple allait mal depuis l’été, et qu’ils avaient convenu d’un délai “d’un mois, un mois et demi” pour tenter de recoller les morceaux, selon les informations de
Un échange enregistré à son insu
Mais selon ses dires, Delphine aurait déclaré : « Non, non, mais ça sert à rien. De toute façon, ma décision est prise, je suis déjà très loin dans ma tête. » À ce moment précis, Cédric commence à exprimer des doutes concernant la fidélité de sa femme. Il évoque des soupçons d’adultère, bien qu’il n’ait aucune preuve concrète pour étayer ses accusations : « J’ai des doutes, mais je n’ai aucune preuve réelle de ça. » Ces propos ont été enregistrés quelques heures après la disparition de Delphine, et soulèvent des interrogations sur la relation du couple avant l’événement tragique. Ils viennent alimenter la question de l’état d’esprit de Cédric au moment de la disparition de son épouse.
Plus troublant encore, il parle de Delphine au passé à plusieurs reprises. Lorsqu’il est question de la tenue de sa femme le soir de sa disparition, Cédric répond avec assurance : “Des espèces de boots, des trucs chauds… Et un jean et sa doudoune blanche d’hiver. Et le pyjama dessous”. Le cousin s’étonne : comment peut-il savoir cela alors qu’il affirme qu’il dormait ?
“Elle m’a toujours relégué à une place secondaire.”
Cédric se reprend aussitôt. “Enfin, c’est ce que je suppose. Mais moi à 4h10, moins 10, moins le quart, c’est la petite qui m’a réveillé et personne dans le lit. Je me suis dit, elle s’est endormie sur le canapé (…) Personne. Bon elle est aux WC ? J’ai pas fait gaffe. Salle de bain ? Puis là, j’ai commencé un peu à l’appeler. Je fais : ‘T’es là ? T’es par là ?’. Rien”, relate franceinfo.
Tout au long de l’enregistrement, Cédric semble plus préoccupé par l’échec de son couple que par la disparition inexpliquée de son épouse. Il déclare même qu’“elle m’a toujours fait passer au second plan, toujours je suis passé après elle. Des propos qui, selon les avocats de la famille de Delphine, “questionnent grandement”.
En fin d’échange, l’ambiance change. Le ton devient plus lourd. Le cousin tente de pousser Cédric à se confier davantage. Ce dernier lâche : “Je vais essayer de chercher, je vais essayer de me remotiver, parce que je dois t’avouer que je suis dans le néant”. Puis, il sanglote. L’un des deux hommes lui glisse : “Courage, tu sais qu’on est là.”
Pour la défense, cet enregistrement n’est pas significatif. Me Emmanuelle Franck estime : “Chacun pensera ce qu’il veut de cet audio”.
Notons que les enquêteurs n’avaient pas encore de soupçons au moment où cette conversation a été enregistrée.